Chill
10.12.2012

Sébastien Notin – The Professional [ITW]

C’est pendant le weekend de la Hellcat, à l’occasion du baptême sur piste au vélodrome de Roubaix, que nous avons rencontré Sébastien. Après nous avoir initié aux fondamentaux et signé nos brevets, il nous a rendu visite pour le goldsprint du soir et nous a tous défoncés. Aurait-il un passé de pistard? Réponses ci-dessous…

Est ce que tu peux te présenter rapidement? Age / Ville / Boulot ?

Je m’appelle Sébastien Notin, 30 ans, éducateur sportif au vélodrome couvert Jean Stablinski depuis juillet 2012.

Quand as-tu commencé le vélo, puis plus particulièrement la piste ? Qu’est-ce qui t’as plu dans ce sport ?

Je suis venu au vélo à l’âge de 15 ans en commençant par le cyclisme sur route. À 16 ans, je me suis essayé à la piste lors d’une journée de détection cadets, et à partir de juniors j’ai eu la chance d’intégrer sous la forme de stages le pôle France de Hyères, dirigé à l’époque par Daniel Morelon. À 18 ans, je me suis spécialisé dans le sprint (vitesse individuelle et par équipes, kilomètre et Keirin, ndlr).

Le coureur qui t’as le plus inspiré étant jeune ?

Un routier de la fin des années 90 : Michele Bartoli. Un coureur de classiques (Liege-Bastone-Liege, Tour des Flandres…) qui avait « la classe », un  vrai style sur le vélo et une explosivité extraordinaire.

Ton palmarès compte plusieurs titres de champion de France en individuel et par équipe. De quels titres, ou classement, es-tu le plus fier ? Quelles était ta discipline favorite : Keirin, kilomètre, vitesse ?

Ma plus belle course restera sûrement la finale du keirin des championnats de France en 2006 ou je termine 2ème. Une vraie finale de haut niveau avec Sireau (vainqueur), Bourgain, Baugé, Tournant… et une saveur particulière car je savais que cette médaille serait probablement la dernière.

De g. à dr.: M. Bourgain, K. Sireau et Sébastien en tongs.

En 2007, tu entames une « reconversion » et devient formateur/entraîneur au pôle France. Comment cela s’est-il déroulé ? En quoi cela consistait ?

Après cette dernière médaille, mon entraîneur Benoît Vétu m’a proposé de devenir son adjoint. Une fois mon BEESAC validé (Brevet d’Etat d’Educateur Sportif – option Activités du cyclisme), je suis passé de l’autre côté de la barrière en assistant Benoît pour la préparation des J.O de Pékin. Je m’occupais notamment de la préparation physique des athlètes et des entraînements quotidiens. L’aventure a continué comme ça pour 4 années de plus, jusqu’aux J.O de Londres.

De g. à dr. : Sébastien Notin, Kevin Sireau, Sandie Clair, Mickaël Bourgain, Benoît Vétu, Kevin Guillot, Clara Sanchez, Thomas Bonafos

Nous avons suivi l’équipe de France lors de ces J.O. de Londres, c’était beau ! Ton regard sur la piste française ? Quel avenir ?

Les résultats des jeux de Londres montrent que la France est toujours dans le top 3 mondial derrière des Britanniques intouchables. Nous avons des athlètes époustouflants avec une force incroyable, mais la France souffre d’un manque de structures et d’un vrai service de détection. Il va falloir prendre le relais de Grégory Baugé, Kevin Sireau et Mickael Bourgain dans les années à venir! La construction de nouveaux vélodromes (Roubaix, Bourges et St Quentin) est une chance incroyable de maintenir le niveau de la France.

Sireau, Bourgain et Baugé champions du monde de vitesse par équipe en 2009.

C’est d’ailleurs au nouveau vélodrome de Roubaix, le STAB, que nous nous sommes rencontrés. Tu y es éducateur depuis cette année, en quoi cela consiste ? Ton point de vue sur cette infrastructure ?

Nous sommes deux éducateurs, Germain et moi-même, sous la direction d’Arnaud Tournant. Nous sommes chargés dans un premier temps de faire découvrir la piste aux débutants via les créneaux « baptême », de former nos futurs abonnés sur les créneaux « initiation » et d’assurer la sécurité dans les créneaux « confirmé ». Le vélodrome de Roubaix est de loin le plus beau vélodrome de France, rapide et polyvalent… Depuis son ouverture au public en septembre 2012, nous avons réalisé quelques 1 000 baptêmes et nous avons 180 abonnés. Le cyclisme sur piste n’est pas mort, bien au contraire!

Session initiation @ STAB / Novembre 2012

Combien de vélos chez toi ? Roules-tu encore beaucoup, sur piste ou sur route ? 

J’utilise quatre vélos, un LOOK route, un LOOK pour la piste et deux fixes montés avec du vieux matos que j’ai récupéré un peu partout. Pédalier Sugino et roues Campa bien sûr. ;-)

De quel œil vois-tu la pratique « urbaine » du pignon fixe ? Comment ce mouvement est-il perçu par les « pros »?

J’ai découvert le « fixe » il y a une petite dizaine d’années lorsque l’équipe de France s’était rendue aux Etats-Unis pour une compétition, mais surtout grâce à des vidéos sur internet… J’étais vraiment impressionné de voir ces mecs descendre les rues de San Francisco en fixe, ou les coursiers dans les rues de New-York  slalomer entre les voitures. Je vois aussi ça comme une vraie chance pour le cyclisme sur piste d’attirer un nouveau public de passionnés. Et pour être franc, la plupart des pistards de l’équipe de France ont un fixe, que ce soit à Paris ou à Hyères… ;-)

Pour finir, ton meilleur souvenir de vélo ?

Honnêtement, les entraînements du dimanche matin avec mes potes quand j’étais un peu plus jeune, après une petite nuit blanche. On a toujours l’impression d’aller super vite sur le vélo dans ces moments-là, alors qu’en réalité c’est tout l’inverse

On se comprend sur ce point! Un mot de la fin?

Vraiment enchanté de connaître un peu plus le milieu du pignon fixe urbain, un style de vie que j’aime beaucoup. Et bien sûr vous êtes tous les bienvenus au vélodrome de Roubaix pour toucher à l’essence même du pignon fixe!

Merci, et à bientôt sur la piste de Roubaix alors!

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